Les entreprises auront la possibilité de présenter et vendre leurs produits sur Facebook et Instagram. Facebook et Google tentent de rattraper leur retard sur le leader de l’e-Commerce (Amazon).
Facebook cherche à saisir l’occasion du confinement pour tenter de se développer dans l’e-commerce.
« La crise actuelle nous fait vivre et consommer davantage en ligne et cela va continuer ensuite à plus long terme », a déclaré Mark Zuckerberg, le fondateur de Facebook, pour justifier le lancement de Shops, mardi 19 mai.
Cette nouvelle interface personnalisable propose aux entreprises de présenter et de vendre leurs produits directement sur le réseau social et Instagram, puis sur WhatsApp et Messenger, « dans les semaines à venir ».
Signe de l’urgence ressentie par Facebook, M. Zuckerberg a bousculé ses équipes pour accélérer le lancement de ce projet prévu de longue date. « Depuis deux mois, j’ai travaillé personnellement tous les jours sur ce dossier », a-t-il ajouté dans une vidéo en direct sur Facebook.
Cent soixante millions d’entreprises
« Aujourd’hui, si vous voyez un produit qui vous plaît dans un billet sur Facebook ou dans une photo publicitaire sur l’application Instagram, vous devez aller le chercher sur le site mobile de la marque, qui est parfois lent et peu pratique, puis sortir votre carte bancaire et rentrer votre numéro… », a décrit le fondateur du groupe de Menlo Park (Californie).
Shops propose aux petites et moyennes entreprises (PME) ou aux multinationales d’importer leur catalogue – avec les prix, etc., dans un onglet accessible depuis leur espace sur Facebook ou Instagram.
A terme, les produits des marques pourraient être reconnus dans les photos d’utilisateurs des réseaux sociaux, grâce à l’intelligence artificielle, ce qui permettrait à un internaute de cliquer pour se renseigner et acheter, s’il le souhaite, anticipe M. Zuckerberg.
Shops n’est présent, aujourd’hui, que sur les espaces d’un million d’entreprises, sur 160 millions utilisant Facebook, Instagram, WhatsApp ou Messenger : il s’agit des sociétés qui avaient déjà une page ou un onglet de marque sur ces réseaux, qui a été converti dans la nouvelle interface.
Pour les autres, la possibilité de créer un espace Shops sera disponible progressivement au cours des semaines à venir, selon le réseau social américain.
De même, le paiement en un clic, avec son numéro de carte bancaire mémorisé, est pour l’heure accessible aux seuls utilisateurs des Etats-Unis ayant activé la fonction « check out ». Pour les autres, la facturation se fera sur le site de la marque, qui assurera aussi l’étape, cruciale, de la livraison.
La pub demeure le modèle économique
Face au leader incontesté Amazon, spécialiste de la vente en ligne et de la logistique, Facebook espère se distinguer par la « simplicité » d’utilisation de ses interfaces, qui pourront être utilisées de façon « transversale » sur Facebook, Instagram, WhatsApp et Messenger.
Mais aussi par sa gratuité : créer un espace Shops ne coûtera rien et seule une petite commission sera prélevée en cas d’utilisation de « check out » pour le paiement. Le modèle économique reste la publicité à ce stade, précise Facebook.
Enfin, l’entreprise de Mark Zuckerberg, nouvelle arrivante sur le marché, joue la carte du collectif en se déclarant compatible avec tout « l’écosystème » d’applications d’aide à l’e-commerce. Par exemple Shopify, qui gère notamment les catalogues, et dont le PDG était présent aux côtés de M. Zuckeberg pour le lancement de Shops.
Shops est aussi une tentative de diversifier les fonctionnalités des réseaux sociaux. Et de rentabiliser encore l’immense base d’utilisateurs des applications Facebook (1,7 milliard chaque jour pour la seule application bleue Facebook).
Le modèle est ici l’application chinoise WeChat de Tencent : celle-ci permet d’envoyer des messages, de regarder des vidéos, de commander à manger, de payer ses factures…
Les développements de WhatsApp dans le paiement en ligne et les efforts de Facebook pour lancer la monnaie numérique libra vont dans le même sens. (LeMonde)