Le réseau social « Parler », prisé par la droite conservatrice américaine et des partisans de Donald Trump, a lancé de nouvelles poursuites contre Amazon, accusant le géant des technologies de diffamation, de rupture de contrat et de pratiques anticompétitives.
La plate-forme a lancé la procédure, mardi 2 mars, dans la soirée, après avoir retiré sa plainte initiale contre Amazon pour lui avoir coupé l’accès à ses serveurs. Elle avait également été bannie en janvier des plates-formes de téléchargement d’Apple et de Google en raison de contenus pouvant inciter à la violence et de l’absence de modération, dans la foulée des émeutes du Capitole.
« Détruire une star montante »
Parler accuse Amazon de « persécuter les start-up qui lui apparaissent comme des menaces », d’après la plainte déposée dans un tribunal de l’Etat de Washington. Le plaignant estime « n’être que la dernière victime des efforts d’Amazon pour détruire une star montante des technologies par un comportement trompeur, diffamatoire, anticompétitif et de mauvaise foi ».
Cette accusation « n’est pas fondée », a réagi Amazon dans un message transmis à l’Agence France-Presse. Comme l’a montré une autre procédure judiciaire contre le réseau social, « il est clair qu’il y avait un contenu significatif sur Parler qui encourageait et incitait à la violence contre les autres, ce qui est une infraction à nos conditions de service », a estimé le groupe.
Les décisions d’Amazon, d’Apple et de Google avaient été prises après les émeutes du 6 janvier à Washington, quand des partisans de Donald Trump avaient pris d’assaut le siège du Congrès américain pour tenter d’empêcher la certification de la victoire de Joe Biden. Les grandes plates-formes s’étaient alors purgées des comptes extrémistes de soutien à l’ancien président, qui a lui-même été évincé de Facebook et de Twitter.
Les raisons sont « mensongères
Mais pour Parler, qui se veut un chantre de la liberté d’expression, les raisons invoquées sont « mensongères » et ne reflètent pas les motivations réelles d’Amazon et d’AWS, sa puissante branche de cloud (informatique à distance).
« Avant que tout ça n’arrive, Parler était sur le point de lever des fonds et était valorisé à un milliard de dollars – et AWS le savait très bien », argumentent les avocats du réseau conservateur, qui ajoutent :
« A cause des actions illégales d’Amazon et d’AWS, Parler a perdu des dizaines de millions d’utilisateurs actuels et potentiels – nombre d’entre eux ont migré vers d’autres plates-formes – et des centaines de millions de dollars en recettes publicitaires annuelles. » lire plus